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Zététique : Que peut-on croire ?

Zététique : Que peut-on croire ?


II) L'effet Placebo

Publié par Etienne sur 14 Janvier 2017, 19:19pm

Catégories : #Pseudo-médecine

II) L'effet Placebo

Placebo : du latin placebo qui signifie "je plairai"

Un médicament placebo est un médicament destiné à la guérison d'un patient mais ne contenant pas de principe actif confirmé. Ce sont les croyances et la volonté du patient qui le font guérir. Un placebo peut aussi bien être un comprimé qu'une simple parole, un sirop, une fausse opération chirurgicale,...etc 

L'effet placebo est responsable des résultats de toutes des pseudo-médecines que regroupe la zététique, comme nous le verrons au cours de ce post. 

Remarque : Bien que souvent considéré comme purement psychologique, l'effet du placebo est une réalité biochimique, ayant un effet bien physiologique.

Cependant, l'efficacité d'un placebo peut varier en fonction de plusieurs facteurs :

  • son coût : plus un placebo est cher, plus son efficacité augmente (d'après The American Medical Association et le CHU de Toulouse
  • le rapport qu'entretient le patient avec son médecin : plus celui qui prescrit le médicament est charismatique ou autoritaire, plus le placebo sera efficace (Le Journal des FemmesCHU de Toulouse)
  • la durée de la consultation : plus elle est longue, plus le placebo a de chances d'être efficace (Pourquoi Comment Combien)
  • la nature du mal à guérir : si il est psychologique, le mal est plus facile à guérir
  • la publicité autour d'un produit placebo pourrait aussi agir sur son efficacité selon le site Scientific American.
  • la nature du mal qui affecte le patient : maux de tête, dépression, ...(CHU de Toulouse)

De même, l'effet d'une piqûre sera supérieure à celui d'un comprimé; le résultat des gouttes/granules sera supérieur à celui de comprimés; le nombre sera préférable à l'unité de médicament et un placebo de couleur sera plus efficace qu'un placebo incolore (Le Journal des Femmes, CHU de Toulouse). Les effets de suggestion (influence des idées sur le comportement, la pensé, le jugement,...) et de conditionnement (lien entre l'environnement et le comportement) jouent un rôle dans l'effet du placebo. 

En moyenne, 15 à 25% des utilisateurs de placebos disent ressentir des effets bénéfiques (Pourquoi Comment Combien, Futura Santé)

Note : Un médicament placebo n'est pas adapté pour guérir tous les types de maladies : seules les maladies infectieuses ont une chance d'être guéries. Au contraire, les maladies organiques ne sont pas affectées par le placebo.

Le circuit de la récompense : 

Voir article sur les hormones du plaisir

Lors de l'administration du placebo au patient l'ATV (Aire Tegmentale Ventrale) libère de la dopamine dans le noyau accumbens, l'amygdale, le septum et le cortex préfrontal. Ces derniers renvoient la dopamine endogène (produite à l'intérieur du corps) à l'hypothalamus, qui régule le système nerveux autonome (digestion, vascularisation, muscles cardiaques, glandes exocrines,...), la reproduction, la thermorégulation, la faim et le rythme circadien (sommeil, vigilance, production d'urine, production hormonale, pousse des cheveux,...).

Des IRM (publication du CHU de Toulouse) confirment que la consommation d'un placebo a une influence inhabituelle sur l'activité cérébrale.

II) L'effet Placebo

La génétique dans l'effet placebo : 

La génétique a aussi un lien avec l'effet placebo. En effet, à la naissance, nous sommes plus ou moins disposés à être affectés par ce dernier : il y a, dans notre ADN, un gène particulier qui joue un rôle dans l'élimination des catécholamines (types d'hormones neurotransmetrices dont la dopamine et la sérotonine). Ce gène se nomme COMT(pour cathéchol-O-méthyltransférase). Il existe pour ce gène deux types d'allèles : Met/Met (pour méthionine)  ou Val/Val (pour valine). Ce sont tous deux des acides aminés. Pour les personnes possédant l'allèle Met/Met, la dopamine à circuler dans le corps sera jusqu'à 3,5 fois supérieur que pour quelqu'un avec un allèle Val/Val. (PLOS ONE, CNRS, Futura Santé).

L'effet placebo n'est pas propre aux humains : il peut aussi affecter les animaux domestiques (l'animal concerné doit avoir une certaine confiance en son maître). Bien qu'il n'y ait pas eu d'étude sur le sujet, de nombreux cas ont été relevés par des vétérinaires ou les maîtres des animaux en question. (Charlatans.info, Science et vie, Cabinet Vétérinaire Grez-Doiceau)

Nocebo : 

L'effet nocebo (du latin "nocebo" qui signifie "je nuirai"), quant à lui, est ce que l'on pourrait considérer comme l'inverse de l'effet placebo : il ne s'agit plus ici de guérison mais de souffrance. Les effets secondaires de médicaments placebos (ou ceux de médicaments thérapeutiques n'étant pas censés en avoir) rentrent dans l'effet nocebo.

L'effet nocebo résulte de la peur de potentiels effets secondaires des "vrais" médicaments. De ce fait, on observe de nombreuses similitudes entre les effets secondaires les plus répandus et ceux contractés via l'effet nocebo (Onmeda, AlloDocteur). 

De même, sur son principe de fonctionnement, l'effet nocebo est l'inverse de l'effet placebo : il est le résultat d'une baisse de dopamine et d'endorphine dans le corps.(CHU de Toulouse)

Pour conclure :

Dans l'état actuel des connaissances, l'effet placebo peut justifier les résultats positifs des études menées sur des pseudo-médecines. C'est pour cela que les études de ce genre doivent absolument être menées en double-aveugle et dans les mêmes conditions pour chaque spécimen étudié, avec d'un côté un groupe test prenant un placebo et de l'autre le groupe étudié prenant le traitement à observer.

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